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Débouchés

Élèves de l’ENA à part entière, les 3e concours choisissent leur première affectation comme leurs camarades issus du concours interne et du concours externe, en fonction de leur rang de sortie. Aujourd’hui, tous les corps ouverts aux anciens élèves de l’ENA accueillent des 3e concours.

Les quelques 250 anciens élèves de l’ENA issus du 3e concours actuellement en activité occupent des postes dans l’ensemble de la sphère publique. En effet, ils exercent leur activité dans la plupart des ministères et des corps de contrôle de l’État, ainsi que dans les collectivités territoriales. On trouve aussi d’anciens élèves issus du 3e concours en fonction dans des cabinets ministériels.

Les ministères de l’Intérieur et des Finances (Bercy) sont les principaux employeurs des 3C qui sont également très bien représentés dans les juridictions administratives et financières. Ils servent majoritairement en administration centrale mais peuvent être aussi présents dans l’administration territoriale de l’État ainsi qu’à l’étranger dans les postes diplomatiques et les organisations internationales.

Certains d’entre eux ont rejoint l’un des grands corps de l’État (Conseil d’État, Inspection générale des finances, Cour des comptes) à l’issue de leur scolarité à l’ENA ou au cours de leur carrière administrative.

Préfets, administrateurs civils ou conseillers à la Cour des comptes, ils témoignent

Retrouvez leur parcours, les raisons pour lesquelles ils ont choisi de passer le troisième concours de l’ENA et leur vécu de leur carrière après cette réorientation en cliquant sur ce lien

Retrouvez également d’autres portraits ci dessous


Parcours

En 2015, la présidente de l’association ENA3C, Isabelle Gravière-Troadec, a mené une enquête auprès des fonctionnaires issus du 3e concours à travers un questionnaire :

  • Quel poste occupiez-vous avant d’entrer dans la haute fonction publique ?
  • Êtes-vous satisfait du déroulement de votre carrière ?
  • L’administration a-t-elle su utiliser votre expérience antérieure ?
  • Pensez-vous avoir contribué à faire bouger des lignes en gestion et management ?
  • Que pensez-vous des 4 ans d’ancienneté versus les 8 ans d’expérience requis pour passer le concours ?
  • Avez-vous perdu en rémunération en entrant dans la haute fonction publique ?
  • Savez-vous à peu près ce que sera votre retraite ?
  • Globalement, êtes-vous satisfait de votre choix d’une carrière dans le privé puis dans le public ?

70 collègues (soit environ 40 % de tous les anciens élèves de l’ENA issus du 3e concours) ont répondu, représentant tous les ministères et occupant tous les postes (administrateurs civils, inspecteurs généraux, magistrats des juridictions administratives ou financières, corps préfectoral, affaires étrangères).

Il ressort le constat suivant, à grands traits :

  • Tous ont passé ce concours en ayant un travail, et, dans la grande majorité, un travail avec des responsabilités significatives : ingénieur, contrôleur de gestion, médecin, DRH, chef de projet en agence de publicité, avocat…
  • Certains ont eu pour motivation la sécurité de l’emploi (on sait, notamment dans certains secteurs, la difficulté de conserver un emploi d’encadrement dans le privé après 50/55 ans).
  • Tous ont eu pour motivation principale d’une part de s’engager sur des enjeux d’intérêt général et d’autre part de diversifier leur parcours professionnel. Une diversification que le privé permet rarement.
  • Une minorité (4 ou 5) a dit regretter leur choix d’entrer dans la fonction publique.

A ce stade, donc, le bilan est largement positif. En revanche, les réponses à ce questionnaire ont également toutes soulevé deux problèmes, ou plutôt deux aspects d’un même problème.

Premier point, unanimement et fortement souligné : l’administration, sauf à de très rares exceptions, ne prend aucunement en compte les expériences passées des élèves sortis du 3e concours. Le ou les métiers antérieurs ne sont généralement pas indiqués dans les dossiers administratifs : « c’est comme si nous étions nés professionnellement à la sortie de l’ENA ». De plus, alors qu’une expérience professionnelle de 8 années est demandée pour présenter le concours, seule une reprise d’ancienneté de 4 ans est acceptée. Cet avantage indiciaire disparaît progressivement, dans des conditions variables selon les corps, ce qui pèse sur le calcul de la pension de retraite qui est déjà, comme pour tous les poly-pensionnés, très défavorable.

D’autre part, et plus encore, aucune reprise d’ancienneté n’existe en termes de progression de carrière. Ce qui bloque l’accès à des postes d’encadrement (emplois dits “fonctionnels”) alors même que certains ont pu déjà encadrer des équipes de dizaines de personnes. Or, c’est l’intérêt de la carrière et l’envie d’avoir des responsabilités qui motivent les candidats issus du 3e concours.


Droits : rémunération, retraite…

La rémunération d’un élève issu du 3e concours de l’ENA, comme celle de tous les fonctionnaires, se compose de deux éléments : le traitement et les primes. Le traitement évolue principalement à l’ancienneté en fonction du grade, suivant le principe de la grille des rémunérations en vigueur dans la fonction publique.

Grâce au travail mené par l’association ENA3C il y a plusieurs années, les élèves recrutés par la filière du 3e concours bénéficient d’une reprise d’ancienneté équivalente à quatre années, ce qui leur permet de démarrer à un niveau de rémunération supérieur à ceux issus du concours externe.

Concernant les primes, elles varient suivant les corps de sortie et les administrations. Il est difficile de donner un panorama complet des rémunérations, mais quelques indications peuvent aider à s’y retrouver. Une simulation effectuée en 2013 montre que les rémunérations nettes (traitement + primes) des 3e concours en sortie d’ENA varient de 3 500 € à 5 000 € par mois (4 300 € en moyenne), selon le ministère ou le corps.

La progression est ensuite variable et de gros écarts peuvent exister entre les ministères. Les anciens de l’association sont présents dans les différentes filières et peuvent utilement conseiller les élèves en phase de choix du premier poste sur cet aspect.

Alors qu’une expérience professionnelle de 8 années est demandée pour présenter le concours, seule une reprise d’ancienneté de 4 ans est acceptée (pour les administrateurs civils, cela correspond au 5e échelon). Mais cette reprise est limitée. D’une part elle n’est pas pérenne ; l’avantage indiciaire consenti disparaît progressivement, dans des conditions variables selon les corps, ce qui pèse sur le montant de la future pension de retraite. D’autre part aucune prise en compte de l’ancienneté n’existe en termes de progression de carrière. Ce qui bloque l’accès à des postes d’encadrement.

L’association ENA3C se mobilise pour améliorer la reconnaissance des 3e concours. Pour la soutenir, adhérez !