Gaëlle Fierville-Glin
”J’étais directrice d’un festival littéraire et je suis devenue haut-fonctionnaire”
- Pouvez-vous vous présenter et présenter votre parcours avant votre entrée à l’ENA (origine familiale et géographique, valeurs, parcours professionnel, engagements divers…)?
Je suis originaire de Bretagne et j’ai grandi en partie en Allemagne. Ma mère, professeur de français, m’a transmis le goût de la littérature, et mon père, militaire, celui des défis. Après des études de lettres, j’ai été reçue à Sciences Po Paris, où j’ai monté un festival de théâtre étudiant avec un collectif d’élèves. J’ai travaillé sept ans en tant qu’éditrice de littérature française et étrangère à Paris. Ensuite, j’ai rejoint la direction de la communication de l’Agence française de développement pour exercer des fonctions de responsable éditorial et événementiel. En parallèle, je suis devenue marraine pour l’association Nos quartiers ont du talent. Enfin, je suis partie à Caen, en Normandie, pour prendre la tête d’un festival, Époque, dont l’objectif est de faire dialoguer des auteurs de fiction et de non-fiction autour d’enjeux contemporains.
- Pouvez-vous décrire la ou les expériences les plus enrichissantes de votre carrière de haut fonctionnaire ? Les moments clés de votre parcours ?
Je suis devenue haut-fonctionnaire il y a un an, en rejoignant la DGAFP, la DRH de l’Etat, à la sortie de l’ENA. Mon poste de chef de bureau de l’Encadrement supérieur et des politiques d’encadrement me permet d’avoir une vision panoramique des pratiques RH et de transformation de l’Etat, mais aussi de travailler en réseau avec de nombreux interlocuteurs dans les ministères, ce qui constitue une richesse. Avec mon équipe, composée d’une quinzaine d’agents très impliqués, je peux contribuer à faire avancer des sujets qui me tiennent à coeur, tels que l’évolution de la culture managériale et de l’organisation du travail au sein de l’Etat, l’innovation publique, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’égalité des chances.
- Que vous a apporté le fait de faire l’ENA ? En quoi avez-vous grandi ?
J’ai fait l’ENA après une première partie de carrière déjà bien remplie. Cependant, j’y ai beaucoup appris. D’abord au contact des dirigeants qui m’ont accueillie en stage : à l’UNESCO, à la Région Ile-de-France puis chez Pfizer. Ensuite, durant la formation, grâce à des ateliers pratiques sur la gestion de crise, le média training, la négociation, l’innovation. Enfin, de par les échanges nourris et les liens d’amitié tissés avec d’autres élèves de la promotion, aux profils singuliers.
- En quoi le fait d’être devenu haut fonctionnaire après une première vie professionnelle, a-t-il constitué un atout dans votre contribution à la mise en œuvre d’une politique publique ? de réformes ? N’hésitez pas à donner un exemple.
Rejoindre la fonction publique d’État après avoir travaillé à la fois dans le secteur privé, chez un opérateur et dans la fonction publique territoriale, offre l’opportunité de porter un regard neuf, d’interroger les pratiques, de proposer des solutions différentes et pragmatiques. Aujourd’hui, j’observe que la mise en place du télétravail au sein de l’Etat permet de cheminer vers des modes d’organisation plus souples, vers davantage de délégation et de management par objectifs : toutes choses que j’ai déjà expérimentées dans le secteur privé et que je peux utilement contribuer à promouvoir.
- Pourriez-vous partager une anecdote qui est particulièrement mémorable d’une situation professionnelle au cours de votre carrière ?
Avoir organisé un bal littéraire avec l’IMEC (Institut mémoires de l’édition contemporaine) à l’Abbaye d’Ardenne, en tant que responsable du festival Epoque, piloté par la ville de Caen.
- Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui, après une première expérience dans le privé, souhaite s’engager au service de la puissance publique ?
Tout d’abord de partir à la rencontre d’autres personnes ayant fait ce chemin, pour bénéficier de leur retour d’expérience. L’association ENA 3C est là pour ça !
- Enfin, en quelques mots...
- Les causes qui vous tiennent à cœur : L’accès à la culture; l’égalité des chances
- Une lecture inspirante : Une chambre à soi de Virginia Woolf
- Une citation qui vous inspire : ”Le plus beau métier d’homme est le métier d’unir les hommes” (Antoine de Saint-Exupéry)
- Le meilleur conseil qu’on vous ait donné : “Tremble, mais ose”
"Mon programme à l’ENA: stages UNESCO, Région Ile de France, Pfizer, ateliers gestion de crise, média training, négociation, innovation. A rebours des idées reçues!"
"Après l’ENA, faire avancer l’innovation publique, l’égalité femmes-hommes, l’égalité des chances, c’est possible!"