Isabelle Gravière-Troadec
Conseillère-maître à la Cour des comptes
« Mon parcours est atypique comme, finalement, ceux de tous les 3e concours de l’ENA (et tous les 3e concours de la fonction publique en général). Pas un d’entre nous n’a la même histoire, ni le même profil.
Après avoir exercé plusieurs métiers, et principalement celui de journaliste dans la presse écrite nationale durant 18 ans, j’ai passé à 42 ans le concours de l’ENA. Je l’ai fait principalement pour une raison d’ordre privé : avec un mari résidant en Bretagne et 4 enfants, je ne pouvais plus continuer à travailler dans la presse quotidienne à Paris. Et le secteur privé ne me proposait pas d’autre alternative, en province, que d’essayer de trouver un poste dans la communication d'entreprise. J’ai choisi de rebattre les cartes.
Je ne l’ai pas du tout regretté. A la sortie de la promotion Valmy, j’ai eu la chance d’entrer à la Cour des comptes, d’y avoir des chefs de corps et présidents de chambre qui m’ont fait confiance. J’ai eu un parcours diversifié, et conforme à mes souhaits puisque j’ai pu travailler à deux reprises en Bretagne, deux ans à la CRC (Chambre régionale des comptes) et 6 ans comme SGAR (Secrétaire générale aux affaires régionales). J’ai pu aller à l’étranger comme conseiller financier à l’ambassade de France à Rabat. Et j’ai pu être 2 ans et demi SGA (Secrétaire générale adjointe) auprès de Philippe Seguin, alors Premier président de la Cour des comptes.
Je ne regrette en rien ce choix d’un parcours privé/public, motivée par la possibilité d’une carrière diversifiée, au plan professionnel et géographique.
C’est d’ailleurs cette perspective de carrière diversifiée qui motive au premier chef tous les 3e concours. »